Fiche d’identité - nappe de Beauce

Les calcaires lacustres présentent dans le détail une succession de bancs calcaires et marneux, interrompus par un épisode marin avec les Sables de Fontainebleau. Ce système comprend plusieurs unités aquifères ayant chacune leurs particularités, dont les principales sont du sommet vers la base :

  • Le Calcaire   de Pithiviers, sur la moitié ouest de la Beauce ;
  • Le Calcaire   d’Etampes, séparé du précédent par une couche semi-perméable (la Molasse du Gâtinais), et dénommé, à l’Est, calcaire   du Gâtinais ;
  • Le Sable   de Fontainebleau, dans la moitié nord-est de la Beauce, directement sous le calcaire   précité ;
  • Le Calcaire   de Brie, au Nord-Est ;
  • Le Calcaire   de Champigny, plus largement étendu au Nord-Est.
Schéma lithostratigraphique synthétique des formations de la Beauce (Rapport BRGM R 40571)

Les calcaires lacustres de Beauce comprennent deux assises calcaires principales qui sont le Calcaire   de Pithiviers et le Calcaire   d’Etampes, séparés par la Molasse du Gâtinais qui joue un rôle primordial pour la protection du Calcaire   d’Etampes sous-jacent.

Caractéristiques/type d’écoulement : Les calcaires de Beauce sont intensément fracturés, créant ainsi un réservoir à caractère continu. Cette fissuration est accentuée par une karstification d’autant plus développée que l’on s’approche de la Loire.

Etat libre/captif : Compte-tenu de l’empilement stratigraphique et de la présence inconstante des niveaux imperméables, il est difficile de parler de nappe libre ou captive, mais il est probable que le système principal est captif sous les dépôts détritiques du Miocène de la forêt d’Orléans et libre partout ailleurs.

Sens d’écoulement : La nappe de Beauce s’écoule vers le bassin de la Seine ou vers celui de la Loire. La crête piézométrique   se situe sensiblement sous la bordure nord de la forêt d’Orléans et remonte très au Nord. La nappe joue un rôle majeur dans l’alimentation des cours d’eau situés en bordure du plateau : Conie, Aigre, Cisse, Bionne, Fusain, Remarde, Essonne, Juine…

Piézométrie du système aquifère de Beauce – Basses eaux 1994 (Rapport BRGM R 38572)

Fluctuations piézométriques : Le niveau de l’eau est relativement profond, jusqu’à plus de 20 m au cœur du plateau et plus de 30 m en bordure méridionale. La nappe est suivie attentivement depuis le début des années 70 par un réseau de mesures de plus de 50 points. L’inertie est importante et l’amortissement des effets de quatre années de déficit hydraulique (1990-93) se compte à son tour en années.

Productivité : Les débits obtenus dans les forages de dimensions usuelles dépassent généralement 100 m3/h ; près d’Orléans, ils peuvent dépasser 300 m3/h. Certaines zones se révèlent moins productives : l’Est de la Beauce, près de la forêt de Marchenoir, sur la bordure ouest, nord et est (où les calcaires se dénoyent).

Prélèvements/usages : La nappe de Beauce est très intensément exploitée par plus de 4 000 forages, à très forte majorité agricole. La nappe est cependant utilisée pour l’AEP dans deux contextes : dans le Calcaire   d’Etampes lorsqu’il est recouvert par la Molasse du Gâtinais et sous les formations de Sologne (Forêt d’Orléans et Sologne).

Vulnérabilité : La nappe de Beauce est très vulnérable dans la partie affleurante du calcaire  , qui absorbe rapidement toutes les eaux de surface, le ruissellement étant peu important. Lorsqu’elle est libre, et étant dans un milieu fissuré non filtrant, la nappe est fortement contaminée par les activités humaines.

Qualité de l’eau  : L’eau de la nappe des calcaires de Beauce est bicarbonatée calcique, avec un pH supérieur à 7, une dureté moyenne de 20 à 30°. La teneur en nitrates est partout élevée pour le réservoir qui affleure, les maximums étant mesurés dans les secteurs où l’aquifère   est peu épais, c’est à dire en bordure du plateau. Mais les nitrates ne sont qu’un indicateur et sont accompagnés de tout un cortège de produits polluants résultant des activités humaines. En dehors de (ces) pollutions, on observe quelques anomalies chimiques locales d’origine naturelle, telles le sélénium et l’arsenic. Des recherches sont entreprises pour en déterminer l’origine.

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