Fiche d’identité - nappe de la craie

La craie   du Sénonien-Turonien est un ensemble très épais (>150 m au centre de la Touraine) mais de composition verticale inégale. Les principales subdivisions sont :

La craie   sableuse du Sénonien au Turonien moyen constitue le meilleur réservoir aquifère   de ce système.

La craie   est recouverte par une couche d’argile   (notamment l’Argile   à silex), produit de décalcification de la craie   ; celle-ci peut former localement un écran protecteur, mais elle est souvent lacunaire, notamment le long de talwegs, et « percée » en de multiples lieux (bétoires), ce qui rend cette protection peu efficace à grande échelle.

Caractéristiques/type d’écoulement : Poreuse, la craie   n’est cependant pas perméable intrinsèquement. Elle ne contient de l’eau mobilisable que lorsqu’elle est fracturée, situation rencontrée le long des failles ou sur les bombements anticlinaux, ou bien lorsqu’elle est altérée, sous les plaines alluviales des grands cours d’eau. Dans certains secteurs, il existe de véritables réseaux karstiques, comme la rivière souterraine d’Orchaise, près de la Cisse. La craie   n’est altérée que dans sa partie supérieure, généralement que sur les 30 premiers mètres au maximum.

Etat libre/captif : La nappe de la craie   est dans sa grande majorité libre, bien qu’elle soit souvent recouverte d’une couche plus ou moins importante d’argiles à silex. Sous les formations de Beauce, la nappe est captive et sa surface piézométrique   se situe souvent en-dessous de celui de la nappe de Beauce, déterminant une drainance de la nappe de Beauce vers la nappe de la Craie  .

Sens d’écoulement : La carte piézométrique   réalisée à l’automne 2008 montre que la nappe de la craie   du Séno-turonien est largement drainée par les cours d’eau de la région (Loire, Loir, Cher, Indre…), et que, par conséquent, celle-ci participe au soutien d’étiage des cours d’eau en été.

Aperçu cartographique
Ouverture de la carte dans l'espace cartographique

Fluctuations piézométriques : Les fluctuations du niveau de la nappe sont variables selon les secteurs. Au centre des plateaux, le niveau de la nappe varie très fortement et est sujet aux variations climatiques.

Productivité : La productivité des ouvrages souterrains est extrêmement variable, fonction du développement des fractures ou de l’altération : la craie   est un réservoir discontinu. Lorsque la nappe est libre, les débits peuvent parfois dépasser 150 m3/h, comme dans la vallée du Cher. Sur les plateaux, les débits sont généralement modestes (de l’ordre de 20 m3/h) et les échecs en forage   sont nombreux. Dès que l’on pénètre sous couverture, la productivité diminue ; en domaine profond, la craie   n’est plus considérée comme étant un aquifère   productif.

Prélèvements/usages : La nappe de la Craie   est fortement sollicitée pour tous les usages (agriculture, eau potable,…) car elle constitue souvent l’unique ressource économiquement exploitable. Plusieurs captages d’eau potable ont été abandonnés en raison de la mauvaise qualité de l’eau et de l’impossibilité de les protéger efficacement. Vers l’ouest, on recherche de préférence une ressource mieux protégée, à savoir la nappe du Cénomanien.

Vulnérabilité : La craie   est recouverte par une couche d’argile   (notamment l’Argile   à silex), produit de décalcification de la craie   ; celle-ci peut former localement un écran protecteur, mais elle est souvent lacunaire, notamment le long de talwegs, et « percée » en de multiples lieux (bétoires), ce qui rend cette protection peu efficace à grande échelle.

Qualité de l’eau : L’eau de la nappe de la craie   est de type carbonaté calcique (dureté généralement > 20°), avec un pH basique (de l’ordre de 7,5). Sur la zone d’affleurement  , la nappe est généralement impactée par les activités de surface, notamment d’origine agricole. Les teneurs en nitrates n’ont cessé de croître jusqu’à des valeurs dépassant souvent 50 mg/l. En domaine captif, sous les Calcaires de Beauce ou sous la Sologne, l’eau est peu ou pas affectée par les pollutions.

Problématiques/enjeux : La nappe de la craie   est captée essentiellement pour l’agriculture dans sa partie libre (Touraine, Gâtinais). Sa partie captive située sous la Beauce et la Sologne, a été classée « nappe à réserver en priorité à l’alimentation en eau potable » dans le SDAGE Loire-Bretagne.

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Nappe de la Craie Seno-Turonienne