La formation du Trias est constituée principalement de grès et argiles, de sables et de dolomies (Muschelkalk). Le réservoir aquifère du Trias est constitué par la succession de faciès sableux et gréseux principalement, qui sont des formations perméables. L’alternance avec des faciès argileux confèrent à l’aquifère un caractère multicouche.
Cet aquifère s’étend sur la quasi-totalité de la région Centre, où il constitue la ressource la plus profonde, jusqu’à la limite sud de la région où les formations triasiques affleurent. C’est dans le secteur sud, où la ressource aquifère est exploitée.
Caractéristiques/type d’écoulement : il s’agit d’un aquifère de type poreux pour les passées sableuses, où l’eau s’accumule et s’écoule dans les interstices des sables. Dans le cas de passées gréseuses, la porosité de fissure serait prédominante. Les valeurs de perméabilité et de porosité sont rares ; de plus, l’hétérogénéité des méthodes d’évaluation et la dispersion des valeurs obtenues rendent difficile la valorisation de ces données.
Etat libre/captif : la nappe est captive sur la grande majorité de la région Centre, puisque le réservoir aquifère triasique plonge vers le Nord et se trouve rapidement sous couverture peu perméable (Lias). Elle est artésienne sur la plupart des captages profonds.
Sens d’écoulement : La nappe s’écoule vers le nord, où elle devient rapidement captive, puisqu’elle « plonge » sous les formations géologiques d’âge plus récent. Dans sa partie libre, l’écoulement de la nappe peut être influencé par le réseau hydrographique (drainage par les cours d’eau).
Fluctuations piézométriques : Dans le sud de la région, où la nappe est exploitée, il a été constaté ponctuellement une baisse du niveau piézométrique sous l’effet de pompages.
Productivité : La productivité des forages est faible aux affleurements où l’épaisseur des sables est réduite, mais elle augmente avec la profondeur. A titre indicatif, des débits de 70 et de 160 m3/h ont été atteints dans le secteur de Châteauroux.
Prélèvements/usages : En raison de la bonne protection de l’aquifère , et sous réserve que la teneur (naturelle) en fluor ne soit pas trop élevée, l’eau de la nappe du Trias est exploitée pour l’alimentation en eau potable au sud du département de l’Indre. Elle est rarement exploitée pour l’agriculture en raison de sa productivité généralement faible dans les zones d’affleurement , et du coût élevé pour atteindre la nappe, lorsqu’elle est située en profondeur.
Vulnérabilité : en domaine captif, la nappe est bien protégée des activités de surface. Par la couverture argileuse du Lias, alors qu’aux affleurements la nappe est très vulnérable.
Qualité de l’eau : La composition chimique de l’eau est très variable, traduisant la complexité des circulations et en fonction de la profondeur de la nappe. Dans la partie affleurante au Sud, l’eau est généralement peu minéralisée, avec des teneurs élevées en fer, et parfois avec la présence d’arsenic et de fluor. Dans les secteurs où cette nappe est libre, on constate localement l’augmentation des teneurs en nitrate (20 à 30 mg/l aux environs de la Châtre et de Fougerolles notamment). A grande profondeur, l’eau devient salée et chaude.
Problématiques/enjeux : Les enjeux associés à cette nappe dans le Sud de l’Indre et du Cher sont les mêmes que pour les autres nappes libres (dégradation de la qualité de l’eau, risques de surexploitation).
Sur la majeure partie de la région, la nappe est profonde et l’eau est caractérisée par une salinité élevée qui la rend impropre à la consommation. La nappe constitue donc principalement une ressource potentielle pour un usage géothermique (basse énergie). Dans le département du Loiret, un projet géothermique engagé au début des années 90 au Sud d’Orléans, n’a pas pu aboutir en raison de difficultés de réinjection dans l’aquifère , des eaux prélevées. Les avancées techniques devraient permettre à l’avenir d’envisager un développement de la géothermie exploitant le réservoir aquifère du Trias, notamment dans le Loiret et le Loir-et-Cher.