De l’apport hivernal, qu’elle reçoit irrégulièrement d’ailleurs, la nappe de Beauce assure une restitution étalée dans le temps sous la forme :
- de l’alimentation des milieux aquatiques et des cours d’eau périphériques ;
- des prélèvements divers liés aux activités humaines (eau potable, industrie, irrigation).
Les prélèvements pour l’alimentation en eau potable des communes de Beauce représentent 100 Mm3/an. Les prélèvements pour l’agriculture, qui s’est très fortement développée, peuvent dépasser 300 Mm3/an et atteindre 400 voire 450 Mm3/an.
Ainsi plus de la moitié de l’alimentation naturelle en eau de la nappe sert aux besoins de l’activité humaine. Celle-ci, de par son fort développement, en particulier l’agriculture moderne, a introduit des modifications importantes tant quantitatives que qualitatives :
- une tendance à la baisse du niveau de la nappe, qui entraîne une diminution des débits des cours d’eau ;
- une augmentation régulière des teneurs en nitrates, produits phytosanitaires dans les couches supérieures de l’aquifère .
La teneur en nitrates est partout élevée pour le réservoir qui affleure, les maximums étant mesurés dans les secteurs où l’aquifère est peu épais, c’est à dire en bordure du plateau. Mais les nitrates ne sont qu’un indicateur et sont accompagnés de tout un cortège de produits polluants résultant des activités humaines.
Ainsi il était devenu évident qu’une gestion équilibrée et globale de la nappe de Beauce s’imposait pour préserver à la fois la ressource, les équilibres naturels, l’alimentation en eau potable et les activités économiques de la région.
La mise en place d’indicateurs spécifiques à la nappe de la Beauce fait partie intégrante de cette gestion de la ressource.
Dans le but de garantir la sécurité de l’AEP et le débit d’étiage des cours d’eau qui en sont issus, la nappe de Beauce fait l’objet d’un suivi attentif depuis 1995 au moyen d’un indicateur de référence constitué par la moyenne pondérée de 9 piézomètres télétransmis, suivis au moins depuis 1974. Cet indicateur, reflet général des fluctuations piézométriques de l’ensemble de l’aquifère , mis à jour chaque semaine, est l’outil essentiel de gestion prévisionnelle de la nappe.
La nappe de Beauce, ainsi que les bassins des cours d’eau tributaires de la nappe, a été classée en zone de répartition des eaux (cf. article dans la rubrique quantité).
Par ailleurs, la mise en place d’un SAGE dédié à la nappe de Beauce a été engagé depuis plusieurs années.Le SAGE est établi en concertation avec les différents acteurs concernés, et constitue un outil de planification.
Il fixe les objectifs généraux, les règles, les actions et moyens à mettre en œuvre pour gérer la ressource en eau et concilier tous ses usages. Le SAGE est élaboré par une commission locale de l’eau (CLE) composée d’élus, d’usagers et de représentants de l’Etat.
Pour plus d’informations, vous pouvez consulter le site internet dédié au SAGE.
NB : Les Calcaires de Beauce qui se trouvent sous couverture (sous forêt d’Orléans et au Sud de la Loire, sous Sologne) contiennent une nappe captive qui constitue une ressource de très bonne qualité qu’il convient de préserver tant d’un point de vue qualitatif que quantitatif. Elle a été identifiée dans le SDAGE Loire-Bretagne comme étant une ressource à préserver pour l’alimentation en eau potable (NAEP).